Jean-Marie Machado est né à Tanger d’une famille italo-hispano-portugaise. Il a grandi au Maroc et vit aujourd’hui entre le Val-de-Marne et la Bretagne.
Il découvre la musique et le piano très tôt dans son enfance et suit l’enseignement de la grande concertiste Catherine Collard.
On le dit « jazzman ». Mais il est compositeur avant tout, habité par l’esprit de l’improvisation et de la création, pianiste avide de rencontres et pédagogue soucieux de transmission, d’ouverture et d’échanges. Il a un goût marqué pour des formations orchestrales peu communes et a développé une écriture originale, traduisant la multiplicité de son héritage culturel. Et, ainsi, il poursuit sa route…
Les années 1980, comme pour beaucoup de jeunes musiciens à cette époque-là, lui permettent de découvrir le jazz, avec notamment les Frères Moutin, et l’improvisation qu’il malaxe et apprivoise, la transformant en un langage intime et original.
Sa rencontre en 1990 avec le percussionniste brésilien Nana Vasconcelos lui ouvre des voies de composition insoupçonnées. Les musiques du monde, les musiques traditionnelles s’invitent dans ses musiques, mais surtout la conscience d’une profondeur et d’une urgence qui le bouleversent et modifient quelque peu l’ADN de son écriture.
Des amitiés se nouent avec de grands jazzmen européens et américains (Andy Sheppard, Dave Liebman, Paolo Fresu, Jean-François Jenny-Clark, Paul Motian, Martial Solal, Jacques Mahieux, Riccardo del Fra…). Des liens se tissent avec les lieux de diffusion, de résidences.
Des créations « in vivo », des productions discographiques, de nombreux disques (une trentaine à ce jour) naissent au fil des années.
Dès 1991, l’appétence d’orchestre surgit. En 2007, il crée l’orchestre Danzas nommé ainsi en l’hommage au compositeur espagnol Enrique Granados. Au fil du temps et des projets, Danzas s’étoffera pour devenir un exemple d’intergénération et de parité.
Les mots d’ordre sont l’ouverture et l’hybridation : sa musique ne connaît pas de frontières et il multiplie les compositions pour des formations classiques, pour des projets interdisciplinaires avec le théâtre, la danse, le conte, pour des orchestres d’harmonie (amateurs ou pas), pour des petits ensembles de musique de chambre, toujours en recherche entre improvisation et écriture, toujours dans l’exigence intérieure guidée par la poésie, le lyrisme et un sens tactile et charnel du piano qui est la base de son travail.
La musique savante n’est jamais très loin, Ravel, Debussy, Albéniz. Les grands maîtres du jazz, Bill Evans, Thelonious Monk, Chick Coréa, Keith Jarrett, non plus…
La créativité – et tous ses aspects de présence scénique, d’enregistrement, de transmission – est un moteur qui ne le quitte plus.
En 2008, il devient compositeur associé au Centre des Bords de Marne du Perreux-sur-Marne. Pendant 14 ans, il a eu pour mission, au sein de cet établissement, de programmer les concerts jazz à l’Auditorium et la Biennale de Jazz du Perreux. Il crée avec le directeur Michel Lefeivre les PAJE (Parcours Accompagnement Jazz Emergent) pour de jeunes artistes accueillis pour leur permettre de faire leurs premières armes de musiciens.
Reconnu pour ses qualités de compositeur, d’improvisateur, d’accompagnateur, son parcours jalonné de réalisations marquantes l’a porté au premier rang des créateurs de la sphère musicale européenne.
« Machado et le CdbM, c’est la rencontre de la trajectoire d’un lieu et d’un parcours d’artiste. Après avoir discuté longuement des problématiques de la diffusion du jazz en grand format et de la place de l’émergence, nous avons initié avec Jean-Marie Machado, en 2010, une résidence de compositeur associé afin de fouiller très concrètement toutes ces questions. D’où le projet développé aujourd’hui au Perreux sous forme de Scène Conventionnée d’intérêt National, avec une place prépondérante donné à l’artiste qui participe à toutes les étapes de la programmation musicale. »
Michel Lefeivre, directeur du Centre des Bords de Marne pour le journal La Terrasse